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Le secret de Stradivarius était à l’intérieur !

Deux Belges lèvent le voile sur le mystère de la structure des Stradivarius.

Cette recherche est à paraître dans The Strad Magazine de février 2022.

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 Le volume intérieur du violon est, littéralement, construit en « accord parfait » !

Eh oui, il n’y a pas que les vernis ! André THEUNIS est luthier à Bruxelles, formé à l’école de Mittenwald, et passé par la prestigieuse maison “W.E. Hill & Sons” en Angleterre.

Alexandre WAJNBERG est musicien et journaliste scientifique issu de l’ULB (Équipe-Sciences RTBF, Radio Campus). Ensemble, ils publient une recherche originale permettant de comprendre la structure des Stradivarius et des violons de la famille crémonaise, les Amati, les Guarnerius.

 

Le dessin et les proportions des violons demeurent en effet un mystère. Comment se fait-il que dès sa naissance, le violon ait trouvé les formes qu’on lui connaît, qui n’ont quasiment pas bougé en quatre siècles, parfaitement adaptées à la production des sons ?

 

Combinaisons complexes de cercles ? Géométrie de la section d’Or ? Racine de 2, et autres grandeurs irrationnelles ?…  Les hypothèses ne manquent pas, qui supposent des compétences mathématiques élaborées, peu compatibles avec les savoirs d’un artisan du XVIIe siècle, fût-il de Crémone. Alors quelle méthode a bien pu suivre Antonio Stradivari ?

 

André Theunis et Alexandre Wajnberg sont partis des outils et des systèmes de mesure en usage à Crémone au XVIIe siècle. Constatant que la distance entre les deux sillets — 483 mm — est quasi égale à l’unité crémonaise — le braccio —, les auteurs ont recherché d’autres dimensions du violon s’exprimant elles aussi en chiffres ronds, ou en fractions simples de cette unité !

 

Et par une astuce contre-intuitive — que seul un maître-luthier pouvait imaginer —, ils ont trouvé la solution dans l’espace vibratoire intérieur de l’instrument, dans ses dimensions mesurées tout autrement que d’habitude, à partir des moules de Stradivarius conservés à Crémone.

Résultat, il n’est plus besoin de faire intervenir des valeurs mathématiques irrationnelles pour rendre compte des dimensions des violons. L’hypothèse simple et élégante des auteurs se fonde sur les règles de proportionnalités musicales connues depuis Pythagore. Mathématisées en 1558 par Gioseffo Zarlino, elles étaient dominantes dans la culture de l’époque de Stradivari ! En clair, les proportions rationnelles du violon sont en phase avec celles de la gamme naturelle, dite de Zarlino.

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